De nombreux leviers de référencement naturel font l’objet de débats exaltés entre les experts, sans qu’il existe de consensus. Ce n’est pas le cas du netlinking, dont tout le monde s’accorde à reconnaître l’importance. Et en netlinking, ce qui compte avant tout, c’est l’autorité du site hébergeant le lien, accolée à la transmission du « jus de lien » ou PageRank. C’est là que les attributs jouent un rôle déterminant. En donnant de précieuses indications aux moteurs de recherche quant au comportement à adopter face à un lien hypertexte. Que sont les attributs de liens ? Quel est leur impact sur le référencement ? Comment les employer à bon escient pour une stratégie SEO efficiente ?
Les attributs de liens, c’est quoi ?
Techniquement, un attribut de lien désigne un morceau de code HTML que l’on ajoute à la balise d’un lien hypertexte dans le but de communiquer directement avec les robots d’indexation des moteurs de recherche. Ce mode de communication permet au webmaster ou à l’expert SEO de donner des indications aux moteurs sur la manière de se comporter avec le lien en question, et avec le contenu de la page de destination. Mais attention ! Les attributs de liens n’imposent pas des directives, ils font plutôt des recommandations que le moteur peut décider de suivre… ou pas.
L’attribut est intégré sous la forme « rel= » » après l’URL du lien dans le code HTML, de cette façon :
<a href= »monsite.fr/ » rel= »nofollow »>les attributs de liens>
Pour en inclure plusieurs, il suffit de les séparer par une virgule ou par un espace :
<a href= »monsite.fr/ » rel= »nofollow, sponsored »>les attributs de liens>
Il est également possible de les intégrer via un plugin adapté. Ces attributs de liens sont invisibles pour les utilisateurs, qui ne peuvent les consulter qu’à condition d’aller voir dans le code source de la page.
Pourquoi doit-on utiliser les attributs de liens ?
Les attributs de liens jouent un rôle bien particulier dans les stratégies SEO. Mais pour le comprendre, il faut d’abord se rappeler de l’importance des liens entrants et sortants. Et plus globalement de ce levier de référencement qu’est le netlinking.
Le netlinking et le SEO
En SEO, le netlinking est l’un des multiples leviers utilisés par les spécialistes pour influer sur le positionnement des pages d’un site web dans les résultats des moteurs de recherche (la SERP).
Malgré la montée en puissance d’autres critères au fil du temps, à l’image des contenus, des performances techniques et de l’architecture du site web, les backlinks (les liens hébergés sur des sites tiers et renvoyant vers les pages que l’on souhaite optimiser) ont conservé toute leur influence. Selon Ahrefs, plus de 43 % des pages positionnées dans les premiers résultats de Google affichent au minimum un backlink. D’ailleurs, le moteur lui-même considère les liens comme l’un des deux facteurs de classement les plus significatifs. Or, le comportement des robots confrontés à ces liens peut (et doit) être piloté à l’aide des attributs.
Le netlinking ne concerne pas uniquement les liens entrants, mais aussi le maillage interne. Soit, le fait d’interconnecter entre elles les pages d’un même site web, afin :
- d’optimiser son exploration par les robots crawlers ;
- de renforcer l’autorité des pages nouvellement publiées ;
- d’améliorer la navigation des internautes.
Là aussi, les attributs des liens ont leur utilité.
Le PageRank et le jus de lien
La place majeure occupée par les liens dans les stratégies SEO s’explique en un seul mot : l’autorité. Pour classer les pages indexées et choisir leur ordre d’affichage dans la SERP, les moteurs de recherche s’appuient sur un certain nombre de paramètres, comme la qualité du contenu, la pertinence… ou l’autorité. Celle-ci désigne le « poids » d’un site sur le web, autrement dit sa popularité auprès des internautes. Et cet indicateur influe directement sur le classement.
Sur Google, par exemple, l’autorité d’une page est déterminée par son PageRank. Celui-ci prend la forme d’une note, attribuée par l’algorithme en fonction du nombre de liens qui pointent vers la page en question. Mais aussi de l’autorité propre aux sites sur lesquels ces liens sont hébergés. En substance, plus une page reçoit de liens en provenance de sites d’autorité, plus elle gagne en popularité, et plus elle a de chances d’être bien positionnée.
L’importance des attributs de liens
Que viennent faire les attributs de liens dans cette affaire ? D’une certaine façon, ils fonctionnent comme des panneaux indicateurs qui apportent des informations susceptibles de modifier la manière dont les robots crawlers vont réagir. En utilisant ces attributs à bon escient, on peut…
- Optimiser le référencement d’une page, notamment avec des liens en dofollow (voir plus bas).
- Améliorer la visibilité de la page et augmenter le volume de trafic qu’elle reçoit.
- Contrôler la qualité des liens publiés sur les pages du site et sur les sites tiers.
- Réduire les risques que le site soit touché par une pénalité, lorsque des liens de piètre qualité pointent vers lui.
- Rendre l’expérience utilisateur plus satisfaisante en maîtrisant mieux les liens internes et externes.
Quels sont les principaux attributs de liens et comment les utiliser ?
Il existe de nombreux attributs de liens, mais seulement quelques-uns d’entre eux sont employés de façon courante. Voici les principaux.
L’attribut dofollow
Parmi tous les attributs de liens, le dofollow est le plus commun. Pour la simple raison qu’il est présent par défaut dans tout lien hypertexte. Cela veut dire qu’un lien (interne ou externe) est en dofollow par principe, sauf à intégrer un autre attribut dans la balise.
Le dofollow envoie aux robots crawlers la consigne de suivre le lien en question. L’algorithme en tient compte pour aller explorer la page ciblée (c’est le cœur du fonctionnement d’un moteur de recherche ! Les robots utilisent les liens comme des passerelles), mais aussi pour transmettre le jus de lien entre la page initiale et la page de destination. C’est ce signal, positif, qui contribue à partager l’autorité d’une page.
Le jus est distribué de façon proportionnelle vers chacun des liens d’une page. À la manière des vases communicants (image ci-dessous).
En réalité, les choses sont un peu plus complexes. Car le volume de jus distribué dépend aussi de la position du lien dans la page (et de sa potentialité à recevoir un clic de la part de l’internaute). Mais ce schéma a l’avantage de mettre en avant l’essentiel. soit, Plus il y a de liens sur une page, et plus l’autorité est fragmentée.
Le dofollow fonctionne de la même manière pour le maillage interne, en distribuant l’autorité d’une page vers d’autres pages du site. Cela permet, par exemple, de valoriser un contenu nouvellement mis en ligne en le connectant à des contenus plus anciens et plus populaires.
L’attribut nofollow
À l’inverse, le nofollow fait partie des attributs de liens qu’il faut insérer dans une balise pour outrepasser l’indication dofollow par défaut. L’attribut nofollow sert à recommander aux robots crawlers de ne pas suivre le lien. Le but ? Exclure la page ciblée du crawl et empêcher la transmission du jus de lien entre les deux pages. De façon à ce que l’autorité de la page A ne soit pas orientée vers la page B.
Pour le webmaster qui insère un lien externe, c’est une façon de se dédouaner aux yeux des moteurs de recherche. De dire, en quelque sorte : « D’accord, j’ai mis ce lien, mais je ne suis pas responsable de la page vers laquelle il renvoie ». C’est pourquoi les liens nofollow, créés en 2005 pour lutter contre le spamming dans les commentaires sur les blogs, sont désormais employés pour gérer la publicité ou les contenus publiés par les internautes. Car, du côté du référencement naturel, ils n’apportent pas grand-chose. Même s’ils continuent de générer du trafic.
Par ailleurs, comme précisé plus haut, le moteur peut décider de ne pas suivre la recommandation. Ainsi, Google et consorts se réservent le droit d’explorer les pages concernées et de transmettre le jus, en fonction de divers paramètres, notamment si le lien provient d’un site de confiance ou si la page de destination est pertinente pour les utilisateurs. En somme, les moteurs restent seuls juges.
L’attribut sponsored
Certains attributs de liens sont plus récents. C’est le cas de l’attribut sponsored, qui permet de mentionner le lien commercial existant entre deux pages, par exemple lors de l’insertion d’un lien sponsorisé ou d’une publicité. C’est une façon de montrer aux moteurs que l’on insère un lien non naturel. Et d’éviter d’éventuelles pénalités.
Google a désormais inscrit dans ses guidelines l’obligation d’utiliser cet attribut pour les liens sponsorisés, parce qu’il ne transmet pas le jus de lien. Il doit donc être employé préférablement à d’autres attributs de liens, notamment le nofollow.
L’attribut UGC
Terminons ce tour d’horizon avec l’attribut UGC, utilisé pour signaler les liens générés par les utilisateurs (UGC veut dire User-Generated Content). Cela concerne, en particulier, les liens insérés dans la section des commentaires de la page, ou dans les messages postés sur un forum. C’est la continuation logique du nofollow, dans le sens où il est employé pour éviter le spamming des liens. Tout en renforçant la confiance des moteurs et des utilisateurs.
Dans le cadre d’une stratégie de netlinking, les attributs de liens doivent être employés à bon escient et dans le respect des consignes dictées par les moteurs de recherche. Ils doivent aussi faire l’objet d’une analyse rigoureuse des backlinks publiés sur des sites externes. Assurez-vous que les liens pointant vers vos pages soient bien en dofollow et qu’ils garantissent le crawl de vos pages ainsi que la transmission du jus de lien.