Dans notre monde de plus en plus digital, nous oublions souvent que chaque clic, chaque recherche, chaque minute passée en ligne a, aussi, un coût environnemental. Les sites web, souvent considérés comme immatériels, ont un impact carbone. Il est réel bien que minime, dû à leur conception, à leur hébergement et à leur utilisation. Face à l’urgence climatique, il est essentiel de repenser la façon dont l’économie fonctionne dans sa globalité. Il est ainsi important de revoir la manière dont nous concevons et utilisons les sites web, en adoptant certains principes d’éco-conception et en démarrant la nécessaire transition vers un site plus « green ».
Quel est l’impact environnemental d’un site internet ?
L’impact environnemental d’un site internet est souvent sous-estimé. Pourtant, chaque activité en ligne consomme forcément de l’énergie. Les sites web ne font pas exception. L’empreinte environnementale d’un site web dépend de plusieurs facteurs : la conception, l’hébergement, la quantité de trafic et la durée des sessions des utilisateurs.
D’abord, la conception du site a un impact direct sur son empreinte carbone. S’il est mal optimisé avec des images non compressées, des vidéos de haute qualité en auto-play ou de nombreux scripts, cela va entraîner une consommation de données plus importante. Il va donc consommer plus d’énergie pour fonctionner. Cet aspect relève de la responsabilité des marques et des concepteurs, qui peuvent directement agir sur ce sujet.
Ensuite, l’hébergement du site web joue également un rôle non négligeable. Les centres de données qui hébergent les sites consomment une énorme quantité d’énergie. Pas juste pour faire fonctionner les serveurs, mais aussi et surtout pour les refroidir. Certains fournisseurs cherchent heureusement à minimiser leur impact. Ils choisissent des énergies décarbonées ou compensent leurs émissions de carbone.
Le volume de trafic et la durée des sessions des utilisateurs ont aussi un impact. Plus un site est visité et plus les utilisateurs passent de temps dessus, plus l’énergie consommée est importante. Cette consommation se répartit entre d’une part les serveurs qui hébergent le site et d’autre part les dispositifs et terminaux des utilisateurs qui le consultent.
Par ailleurs, il est important de noter que l’impact environnemental d’un site web ne se limite pas à sa consommation d’énergie. Le matériel informatique nécessaire pour créer, héberger et accéder aux sites web a lui aussi un impact environnemental. Cela est vrai de l’extraction des matières premières nécessaires à leur fabrication jusqu’à leur fin de vie.
Il est donc devenu essentiel de prendre en compte ces différents facteurs pour minimiser l’impact environnemental des sites web. Cela peut passer par des choix de conception jugés plus responsables, et davantage protecteurs de l’environnement.
Quelques chiffres. Selon une évaluation réalisée par l’Ademe et l’Arcep, l’empreinte carbone du numérique en France est d’environ 17 millions de tonnes d’équivalent CO2 par an. Soit 250 kilos d’équivalent CO2 par français chaque année. Cela représente 2,5 % de l’empreinte carbone globale de la France. Les terminaux utilisés pour consommer les biens et services numériques représentent 79% de cette empreinte carbone, les centres de données 16%, et les réseaux 5%. Cette empreinte carbone est issue à 78% de la fabrication des terminaux, et à 21% de leur utilisation. |
Zoom sur les principes de l’éco-conception des sites web
L’éco-conception web est une démarche cherchant à réduire l’impact environnemental des sites internet tout en garantissant une expérience utilisateur de qualité. Cette approche globale vise à intégrer les préoccupations environnementales à chaque étape de la conception et de l’exploitation d’un site web. Elle s’appuie sur des principes clés :
- Simplicité et minimalisme. Plus un site web est complexe et chargé en contenu, plus il consomme d’énergie. L’objectif est de créer des sites simples, efficaces, avec un design épuré et une navigation intuitive. Cela passe par l’élimination des éléments superflus (animations complexes, images de grande taille et scripts lourds).
- Optimisation des ressources. Il s’agit de minimiser la taille des fichiers utilisés sur le site. Les images et vidéos, par exemple, peuvent souvent être compressées sans causer une perte significative de qualité. Les feuilles de style (CSS) comme les scripts peuvent être minifiés pour réduire leur taille. Il existe également ce que l’on appelle le « chargement paresseux » (lazy loading), une technique qui permet de charger les éléments les plus lourds seulement quand ils sont nécessaires.
- Performance et accessibilité. Un site qui se charge rapidement est un site éco-conçu. En effet, réduire le temps de chargement diminue la consommation d’énergie.
Par ailleurs, l’éco-conception vise à rendre les sites accessibles à tous, y compris aux personnes ayant des connexions lentes ou des appareils obsolètes.
- Durabilité. Un site web doit être conçu pour durer, en le basant sur des standards ouverts et sur des technologies éprouvées, de préférence. Il doit également être maintenu et mis à jour régulièrement pour rester performant et sécurisé.
- Hébergement vert. Le choix de l’hébergeur a un impact environnemental important. Un hébergeur vert est un fournisseur qui utilise des énergies bas carbone (nucléaire et renouvelable) pour alimenter ses serveurs. À ce titre, mieux vaut en choisir un en France, pays qui affiche un mix électrique décarboné à plus de 90%.
- Sobriété numérique. Il s’agit de réduire l’usage des ressources numériques autant que possible. Cela peut passer par l’élimination des trackers et publicités inutiles, la réduction du nombre de requêtes serveur, ou la mise en cache des ressources.
Un site plus « green » : comment démarrer ?
Concevoir un site plus écologique peut sembler une tâche ardue, mais en prenant les bonnes mesures dès le début, le processus devient plus gérable. En suivant les étapes suivantes, vous pouvez faire une différence significative :
- Sensibilisation et éducation. La première mesure utile consiste à comprendre l’impact environnemental du numérique et l’importance de l’éco-conception, et à sensibiliser vos équipes sur le sujet. Il existe de nombreuses ressources en ligne et formations qui peuvent vous aider à acquérir les connaissances nécessaires.
- Diagnostic interne. Évaluer l’empreinte environnementale actuelle de votre site est préconisé pour déterminer où des améliorations peuvent être apportées. Pour vous aider, des outils comme Google Lighthouse ou Ecoindex vous permettent d’analyser la performance et l’efficacité énergétique de votre site et de vos applications.
- Conception et développement. Adoptez une approche de conception centrée sur l’utilisateur qui vise à simplifier et à optimiser. Comme mentionné plus haut, évitez les images de grande taille, les animations inutiles et les scripts lourds. Assurez-vous que le code est propre et efficace, et que le contenu est pertinent et concis.
- Participation de l’audience. Communiquez sur vos propres efforts en matière d’éco-conception et encouragez vos utilisateurs, clients, ou lecteurs à adopter à leur tour des comportements plus écologiques, comme réduire leur temps d’écran ou choisir des appareils plus éco-responsables.
- Suivi et amélioration continue. Installez des outils d’analyse pour surveiller la performance et l’efficacité énergétique de votre site et identifier les éventuels problèmes, afin de pouvoir apporter des améliorations régulièrement.
À savoir : Pour les marques soucieuses de leur impact environnemental, sachez qu’il existe des agences web spécialisées en éco-conception. Elles peuvent vous aider à mettre en œuvre les principes de design éco-responsable pour créer ou optimiser votre site web. Leurs experts veilleront à ce que le site soit performant, accessible, tout en minimisant son empreinte carbone. Ainsi, vous pouvez assurer une présence en ligne efficace, tout en affichant votre engagement pour le développement durable. |