Le contenu « à grignoter » est à la mode. Confrontés à un trop-plein d’informations, les internautes se tournent volontiers vers des publications brèves et percutantes, plus rapides à consommer. Ces publications, c’est ce qu’on appelle, en marketing, le snack content – le contenu à dévorer sur le pouce, sans prise de tête. Et son utilisation par les marques est en plein essor, en particulier sur les réseaux sociaux. Découvrez ce qu’est le snack content, ce qu’il peut vous apporter, et comment l’intégrer à votre stratégie de contenu (avec, en prime, des exemples inspirants).
Le snack content désigne un contenu court et percutant, conçu pour être consommé instantanément : une vidéo de quelques secondes, un visuel, un article bref, une infographie, un mème, etc.
Ce type de contenu répond aux besoins des internautes, qui privilégient une consommation par petites doses, sur le pouce. Ces contenus s’apparentent à des snacks alimentaires que l’on avale entre deux repas complets, histoire de calmer son appétit. Ils rencontrent un grand succès sur le web, et notamment sur les réseaux sociaux, parce qu’ils s’adaptent très exactement aux modes de consommation qui dominent sur ces plateformes : des consultations brèves, hachées, que l’on fait en mobilité (86,5 % des utilisateurs accèdent à Internet via leur mobile – chiffres du Blog du modérateur), essentiellement pour se divertir et passer le temps.
L’intégration du snack content à une stratégie de contenu peut sembler contradictoire, tant l’on insiste habituellement sur la nécessité de proposer au public des contenus longs et approfondis.
Pourtant, cette contradiction n’est qu’apparente, tant les deux approches adressent des besoins différents et ciblent des objectifs distincts. En effet, alors que les contenus longs sont publiés dans une optique de notoriété, d’expertise et de conversion, les contenus de type « snack » ont pour but de capter l’attention, de favoriser l’engagement et d’augmenter la portée des publications.
Vous le savez : sur le web, l’attention est une denrée rare, et les marques se battent pour l’obtenir. À mesure que le nombre de contenus augmente, la durée d’attention, elle, ne cesse de se réduire : c’est ce qu’a montré, en 2019, une vaste étude publiée dans la revue Nature. Par conséquent, les publications en ligne perdent en « temps de vie » et il devient nécessaire d’actionner des leviers pour booster leur popularité.
Le snack content offre une solution. En proposant aux internautes précisément le type de contenu qu’ils attendent, et qu’ils peuvent consommer en un clin d’œil, cette approche donne aux marques les armes pour capter – et retenir – une attention de plus en plus volatile. C’est que les contenus courts sont, à la fois, adaptés aux habitudes de consommation actuelles (moins de temps à consacrer à chaque publication, un besoin prégnant de se divertir, des ressources consultées brièvement et entre deux actions…) et aux écrans des smartphones.
Ce qu’il faut comprendre, c’est que le snack content constitue un puissant levier pour capter l’attention des internautes qui ne recherchent pas ce type de contenu, c’est-à-dire qui ne sont pas dans une démarche informative. Une preuve ? Pensez à la dernière fois que vous avez consulté un Reel ou une Story : aviez-vous vraiment prévu de regarder la vidéo d’un type déguisé en Peter Pan qui danse dans son salon ?
Sur les réseaux sociaux, la notion d’engagement « traduit la propension des consommateurs à interagir avec une marque » (source). Or le snack content agit, sur ce point, comme un déclencheur : les internautes qui consultent ces contenus sont plus enclins à interagir immédiatement, qu’il s’agisse d’exprimer une émotion (en « likant »), de commenter, de partager, ou de cliquer sur le lien intégré à la publication pour rejoindre un support externe (par exemple, le site web de la marque).
De fait, le snack content est prévu pour générer un engagement rapide et de courte durée, mais fort. Ce qui suppose, pour en tirer profit, de produire un grand nombre de publications, et surtout de publier avec régularité – de manière à créer une sorte de « rendez-vous » avec ses audiences, et de favoriser un sentiment d’attente.
La portée (organique) des publications est un indicateur de performance essentiel sur les réseaux sociaux. Elle désigne le nombre total de personnes qui voient une publication, indépendamment du nombre d’abonnés ou de followers que compte la marque. Ce qui veut dire que la portée est augmentée lorsque des utilisateurs de la plateforme relaient une publication auprès de leur propre communauté.
Or en raison de son fort potentiel viral, le snack content contribue à booster la portée organique (le « Reach ») des publications. Parce qu’un post beaucoup liké et commenté a tendance à être mis en avant par l’algorithme, et par être plus souvent partagé par les utilisateurs. De quoi rendre cette portée rapidement massive – si le contenu en vaut la peine.
Bien entendu, le snack content n’est pas une fin en soi. Pensé pour être consulté rapidement et en toutes circonstances, ce type de contenu est très social-friendly et donne à une marque l’occasion de renforcer (et de développer) sa présence sur ces plateformes. Mais il n’est pas autre chose qu’un levier de visibilité, et par extension, une porte d’entrée sur les autres supports de la marque.
Pour donner des résultats, cette approche marketing doit s’inscrire dans une stratégie plus globale, en complément de contenus plus longs, plus qualitatifs et plus pertinents, qui contribuent à donner de la crédibilité à la marque et à améliorer ses performances commerciales.
Attention au risque d’amalgame : un contenu court, percutant et divertissant n’est pas forcément superflu ou de qualité médiocre ! Les marques qui emploient le snack content ont soin de créer des contenus qui n’ont rien à envier au reste de leur production marketing, précisément parce qu’elles connaissent l’impact de ces publications sur leur image. Voici quelques bonnes pratiques à adopter pour faire du « bon » snack content.
À ce stade, vous aurez bien compris que le snack content ne désigne pas un format de contenu, mais une approche marketing. Ce faisant, ces contenus peuvent prendre des formes diverses et variées, que nous allons maintenant explorer.
C’est une évidence, mais le snack content a son rond de serviette à la table des réseaux sociaux. Ce type de publication est l’essence même de ce qui fonctionne sur les médias sociaux, du fait même de la brièveté contrainte des messages – 280 caractères sur Twitter, et des algorithmes qui coupent les posts dès qu’ils sont trop longs sur la plupart des réseaux (avec un bouton « voir plus » à cliquer pour afficher le reste). Il s’agit donc de publier des messages brefs et percutants, illustrés par un visuel inspirant – un exemple ci-dessous avec le compte Facebook d’Airbnb.
AIRBNB
Le format vidéo est, de loin, le plus populaire sur les réseaux sociaux. À travers les Stories, les Reels et les publications TikTok, les internautes sont encouragés à créer des vidéos extrêmement courtes (moins de deux minutes) et à adopter un ton décalé, humoristique ou atypique pour attirer l’attention et générer de l’engagement. Quelques exemples avec Carrefour, HBO et SNCF Connect.
CARREFOUR
HBO
SNCF
L’article court est ambitieux : il entend synthétiser l’information tout en délivrant une expertise, et en cela, apporter de la valeur ajoutée à ses lecteurs sans les écraser sous le poids des mots. C’est un format idéal pour publier sur Facebook ou LinkedIn, ou encore sur un blog. Un exemple sur LinkedIn, justement, avec le compte de l’Insee : chaque post livre une analyse concise, mais à forte valeur ajoutée, adossée à des ressources (graphiques, infographies) et à des liens.
INSEE
Ces formats permettent de synthétiser des données en une seule image parlante, de manière à simplifier un sujet parfois complexe. Avec un fort potentiel de viralité et d’engagement – ce qui explique que les infographies et les graphiques soient très souvent employés en snack content, qui prouve au passage qu’il ne s’agit pas seulement d’amuser les foules. Ces publications sont surtout adaptées à LinkedIn et à Pinterest – un exemple ci-dessous avec le Blog du modérateur.
RATP
REPLUG
DRUNK ELEPHANT
Le snack content est si bien ancré dans les esprits des internautes qu’il semble incontournable, pour les marques, de l’intégrer à leur stratégie de contenu. Pour autant, l’usage des contenus « snack » doit s’inscrire dans une démarche de communication plus large, et respecter un certain nombre de bonnes pratiques, afin de donner des résultats positifs… qui soient tout sauf brefs !
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