En anglais, « chunk » signifie « morceau », « tronçon », ou « partie ». « Chunking » peut donc être traduit par « tronçonnage » ou « découpage ». Il s’agit en effet de créer des blocs d’information pour favoriser la mémorisation à court terme et la transmission du message. L’exemple le plus typique est celui du numéro de téléphone cité dans une publicité à la radio ou à la télévision. Plutôt que « 0800789456 », on prononce « 0-800-789-456 ». On regroupe les chiffres en « chunks » pour aider le public à mémoriser le numéro. Appliquer les principes du « chunking » à son site web permet de mieux transmettre son contenu. Voici pourquoi et comment « chunker » vos articles, ainsi que des exemples à suivre.
Qu’est-ce que le « chunking » ?
Le « chunking » est un concept provenant du domaine de la psychologie cognitive. En 1956, le psychologue américain George A. Miller a expliqué dans un article qu’un être humain ordinaire peut mémoriser à court terme 7 « items », à plus ou moins 2 unités près. Ces « items », sous forme de « chunks », peuvent être des chiffres, des nombres ou encore des mots. Des travaux plus récents démontrent que le nombre d’éléments mémorisables à court terme est plus proche de 3 ou 4.
Pourquoi « chunker » ses contenus ?
Les consommateurs sont constamment bombardés de nombreux messages marketing. À la radio et à la télévision, les spots publicitaires sont plus facilement mémorisables grâce à des jingles, des logos ou des marques sonores. Mais pour le marketing collatéral (support papier ou pages web), la tâche est plus compliquée.
Le but d’un marketeur est de faire passer un message à un public-cible en retenant son attention. Il s’agit par exemple de faire connaître les avantages d’un produit. Or, sur le web, les internautes ne lisent qu’une partie des articles. Une étude de Nielsen Norman Group de 2008 estime qu’un internaute ne lit en moyenne que 20 % du contenu d’une page web. En effet, il lit « en diagonale », en piochant les informations à gauche et à droite.
C’est là que le « chunking » entre en jeu. Plutôt que de rédiger un seul bloc de texte qui rebute le lecteur, on va découper ce texte en plusieurs parties, agrémentées de titres, d’images, de listes à puces ou d’encadrés. Les différents blocs servent ainsi d’aide à la lecture, mais aussi à la mémorisation des informations. Le nombre de blocs doit être de 7 maximum, ce qui correspond à la théorie de Miller.
Les actions à mettre en place pour « chunker » vos contenus
Que vous souhaitiez mettre en avant vos produits ou que vous adoptiez une stratégie de marketing de contenu, vous pouvez rendre vos contenus plus efficaces suivant la méthode du « chunking ».
Créez des paragraphes courts
Pour conserver l’attention de votre lecteur, préférez des paragraphes courts de 4 à 5 phrases. Celles-ci ne doivent pas être trop longues (20 mots environ). Veillez à ce que vos paragraphes véhiculent chacun une idée. Vous pouvez vous aider de listes à puces ou listes numérotées, qui permettent d’aller droit au but. Les listes sont particulièrement conseillées pour rédiger des fiches produits optimisées.
Soignez les titres
Les titres sont essentiels pour guider le lecteur à travers votre contenu et introduire les paragraphes. D’ailleurs, de nombreux internautes ne lisent que les titres d’un article. L’information que vous souhaitez transmettre doit donc apparaître dans ces titres, sous forme d’expression-clé. Attention néanmoins à la longueur : un titre ne doit pas être plus large que son paragraphe. D’autre part, la police du titre doit être plus grande et plus épaisse que celle du paragraphe.
Insérez des images et des encadrés
Pour briser la monotonie et capter l’attention du lecteur, insérez des visuels dans votre contenu. Il peut s’agir de photos, d’illustrations, d’infographies, ou de graphiques. Les images permettent également au lecteur de mieux mémoriser les idées développées dans les paragraphes. Utilisez aussi des encadrés pour répéter mettre en valeur une idée déjà présente dans le texte ou apporter une information complémentaire.
Aérez votre contenu
Vous avez inséré des images dans votre contenu ? C’est bien ! Mais n’hésitez pas à insérer également des espaces vides pour aérer votre texte. Le blanc permet en effet au cerveau de se concentrer plus facilement. Ne craignez pas d’utiliser beaucoup d’espace : l’heure est au « long-scrolling ». Les internautes préfèrent « scroller » que cliquer sur la page suivante.
Quelques exemples de « chunking »
Sur le web, vous pouvez trouver de nombreux exemples de « chunking ».
Exemple 1
Dans cette page de présentation d’une tablette Samsung, toutes les informations sont contenues dans une page unique, conformément au « long-scrolling ». On remarque des visuels et des titres de grande taille ainsi que de courts paragraphes de 3 phrases en moyenne.
Exemple 2
Ici, Kaspersky opte pour une mise en page constituée de différentes « boîtes », de gros titres et des textes très courts pour présenter les avantages de son produit. Parfait exemple de « chunking », ce contenu évite la monotonie en variant les styles topographiques.
Exemple 3
Pour présenter son produit « pages de destination », MailChimp opte ici pour des paragraphes en quinconce, avec des titres de grande taille et des visuels. Plutôt que d’assommer l’utilisateur d’informations, le site donne le choix à ce dernier d’obtenir plus de détails. Par exemple, le menu déroulant permet d’alléger la page tout en incitant l’internaute à obtenir plus d’informations.
Visuel d’entête : © Jess Bailey- Licence Unsplash