Que vous ayez déjà entendu parler ou non du pogosticking, ce concept de SEO est important à bien connaître pour continuer d’appréhender au mieux le référencement de votre site.
Définition de pogosticking et explication du concept du « bâton sauteur »
Le pogosticking est une expression utilisée en SEO pour définir un certain comportement des utilisateurs dans les pages de résultats d’un moteur de recherche (SERPs). Parfois orthographié en pogo sticking ou pogo-sticking, ce concept fait référence à un objet, le pogo stick. Plus connue sous le nom de bâton sauteur en France, cette perche à ressort est utilisée comme un jeu, un moyen de déplacement ou un véritable sport. À l’image de cet équipement, le pogosticking désigne en référencement le comportement de l’utilisateur qui « saute » (passe) rapidement d’un résultat à l’autre d’une SERP.
Prenons un exemple pour mieux comprendre ce concept. Un internaute tape la requête « recette pancakes » dans un moteur de recherche. Comme c’est le cas pour 27,6 % des recherches réalisées sur Internet*, il clique ensuite sur le premier résultat de la page de résultats, avant de revenir rapidement sur la SERP parce que le site consulté ne lui convient pas. Ce comportement peut survenir chez l’internaute pour différentes raisons :
- le début de la recette n’est pas conforme à la recette traditionnelle ;
- le contenu n’est pas assez clair ;
- ou le site ne lui plaît pas graphiquement, etc.
De retour sur la page de recherche, l’utilisateur peut ensuite cliquer sur un autre résultat de la SERP qui lui semble plus intéressant. Ou décider de changer les mots utilisés dans sa recherche afin d’obtenir des résultats plus pertinents.
Le pogosticking observé sur un site peut donc être lié à la pertinence du contenu qui s’y trouve.
Pogosticking et taux de rebond : quelles différences
Autre KPI à suivre en termes de content marketing, et plus particulièrement en matière de pertinence du contenu, le taux de rebond se différencie du pogosticking, le :
- taux de rebond mesure le nombre de personnes ayant quitté le site après un passage, bref ou long, sur une seule page ;
- pogosticking n’est pas une mesure, mais un concept SEO définissant l’action d’un utilisateur qui consulte puis quitte très rapidement un ou plusieurs résultats d’une SERP.
Le taux de rebond est d’ailleurs un indicateur utilisé dans la plupart des outils d’analyse d’audience d’un site web, comme Google Analytics ou Matomo, à l’inverse du pogosticking. Les deux termes sont différents, mais peuvent être corrélés. Car le pogosticking observé sur certaines de vos pages fait augmenter le taux de rebond de votre site.
Comment mesurer le pogosticking de votre site ?
Le pogosticking est difficile à mesurer. Mais il peut tout de même être estimé en utilisant justement le taux de rebond. Pour avoir une idée des pages qui font l’objet de pogosticking, vous devez utiliser un outil d’analyse d’audience :
- Vous devez d’abord y filtrer votre trafic global sur votre seul trafic organique (trafic naturel correspondant au nombre de visiteurs provenant des moteurs de recherche) ;
- Puis y repérer les pages qui affichent à la fois un fort taux de rebond et une faible durée d’engagement sur la page (temps passé sur la page). À vous de définir ce temps passé sur une page que vous estimez synonyme d’échec à satisfaire l’utilisateur. Un temps passé inférieur à quinze secondes peut s’avérer une durée moyenne intéressante à prendre comme base.
En utilisant cette méthode, vous n’allez pas obtenir précisément un taux de pogosticking, mais vous allez connaître le nombre et l’URL des pages qui font « fuir » les utilisateurs. Et qui font donc l’objet de pogosticking.
Quel est l’impact du pogosticking sur le référencement de votre site ?
Le pogosticking n’est pas un critère de classement d’après Google
Analyste senior de recherche chez Google, John Mueller avait indiqué en 2018 lors d’une visioconférence que l’algorithme de sa compagnie n’utilisait pas le pogosticking comme critère. Interlocuteur récurrent de la chaîne YouTube Google Search Central, il faisait face ce jour-là à plusieurs webmasters et propriétaires de site.
L’un d’entre eux lui avait demandé si le fait d’avoir des utilisateurs quittant rapidement une page, parce qu’elle était ancienne, pour retourner sur la SERP, affectait seulement le référencement de la page ou celui du site dans son entièreté. Ce à quoi John Mueller avait répondu que Google essayait de ne pas utiliser ce type de signaux quand il s’agissait de recherche.
« Il y a différentes raisons pour que les utilisateurs aient à revenir ou à regarder différents résultats d’un moteur de recherche, ou qu’ils ne restent que quelques instants sur une page avant de revenir sur leurs pas, précisait-il. Ce comportement est quelque chose de très difficile à définir et nous ne pouvons pas transformer en un critère de classement. Donc il ne faut pas s’inquiéter de cela. »
Mais il semble tout de même avoir un impact en termes de SEO
Il est vrai que le pogosticking peut avoir pour causes d’autres raisons que le manque de pertinence du contenu. Par exemple, l’utilisateur peut très bien s’être trompé dans la requête tapée et revenir sur ses pas s’il s’en rend compte seulement après avoir lancé une recherche. D’ailleurs, Google a souvent expliqué la même chose pour le taux de rebond. Ce dernier n’est pas officiellement indiqué parmi les critères de classement dans les Essentiels de la recherche (les Guidelines Google).
Mais beaucoup d’experts SEO s’accordent à dire qu’il a un impact sur le référencement. Et que l’éviter est l’une des bonnes pratiques du SEO. Le taux de rebond ferait même partie des critères principaux de classement du moteur de recherche Google selon l’étude réalisée en 2017 par le site Semrush, souvent citée comme référence.
La tendance est la même pour le pogosticking qui est devenu un sujet récurrent ces dernières années chez les référenceurs. Les agences SEO cherchent souvent à le réduire. Car on peut supposer qu’un contenu sur lequel l’utilisateur ne reste que quelques secondes ne le satisfait pas, et ne remplit donc pas les exigences de Google.
Qu’est-ce qui cause du pogosticking ?
Un manque de pertinence du contenu
Google demande dans ses Essentiels de la recherche d’avoir des « contenus utiles, fiables et people-first » pour être bien référencé.
- Un contenu utile est un contenu qui va bénéficier à l’utilisateur. Il va y trouver les informations qu’il recherchait, le produit qu’il souhaitait acheter, le contenu qu’il souhaitait regarder, etc.
- Un contenu fiable est un contenu qui présente des informations sourcées, écrit par un expert du sujet, et qui a contrario proscrit les fake news.
- Enfin, un contenu people-first est un contenu créé principalement pour les internautes, et non pour manipuler les classements dans les moteurs de recherche. La dernière mise à jour majeure de l’algorithme Google (aussi appelée Core Update) a d’ailleurs ajouté l’utilisation abusive de contenu à grande échelle (notamment par le recours à l’IA) dans ses règles anti-spam.
Google estime que plus votre contenu affiche ces critères, et plus il est pertinent pour l’internaute. Et plus votre contenu est pertinent et plus vous avez de chances que l’utilisateur reste sur votre site et ne cause pas du pogosticking.
Une expérience utilisateur (UX) pas assez optimisée
L’expérience utilisateur (aussi appelée UX pour user experience) décrit la facilité et le plaisir d’utilisation de votre site par l’internaute. Une mauvaise UX rebutera logiquement votre audience à rester sur votre site, et causera du pogosticking.
Voici plusieurs éléments qui participent à optimiser l’expérience utilisateur de votre site :
- La sécurisation de votre site, point primordial qui fait d’ailleurs partie des prérequis techniques pour booster votre référencement naturel.
- Un temps de chargement rapide de vos pages. Google insiste beaucoup ces dernières années sur le fait que la vitesse des pages est l’un des points essentiels qu’il prend en compte. La vitesse de chargement des pages est même devenue, en 2018, un facteur de classement officiel pour les recherches sur mobile.
- Un contenu mobile-friendly, c’est-à-dire s’affichant correctement sur les appareils mobiles.
- L’absence d’un trop grand nombre d’annonces publicitaires et d’interstitiels (pop-up et autres publicités en tout genre).
- L’ergonomie de votre site. Les utilisateurs doivent rapidement pouvoir trouver ce qu’ils recherchaient, au milieu d’un site et de pages les plus clairs possibles et où il est facile de naviguer et de s’y retrouver.
Le manque d’optimisation de vos balises title et méta-description
Bien rédiger une balise title et une balise méta-description est primordial pour le référencement d’une page. Ces balises indiquent le sens général de vos contenus à la fois aux moteurs de recherche et aux utilisateurs. Il est donc essentiel de les rédiger de manière à le faire correspondre à la requête tapée par l’internaute dans le moteur de recherche, mais également au contenu de votre page.
Si vos balises title et méta-description correspondent seulement à l’intention de recherche de vos utilisateurs, ces derniers vont sans doute être amenés à cliquer sur votre lien. Mais son contenu s’avèrera souvent déceptif pour l’utilisateur qui reviendra rapidement en arrière dans la SERP, ce qui est exactement la définition du pogosticking. Voilà pourquoi il est très important d’écrire son contenu en prenant en compte l’intention de recherche de l’internaute. Et à l’inverse d’éviter des titres trop aguicheurs et racoleurs incitant à cliquer.
Pour résumer, le pogosticking ne fait pas partie des critères officiels de classement de Google mais il semble, à l’image du taux de rebond, avoir une importance sur le référencement. Il sera donc intéressant de s’intéresser plus précisément à comment éviter le pogosticking !
*En 2023, le site d’analyse et de conseils SEO Backlinko a publié une étude réalisée sur 4 millions de résultats du moteur de recherche Google qui indiquait que le premier résultat d’une page obtient 27,6 % des clics.